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ABATTOIR

 

J’ai saisi l’occasion qui m’était offerte d’être accueilli au sein de l’entreprise La Cooperl de Montfort-Sur-Meu pour tenter une représentation du travail, en l’occurrence ici du travail de la viande. J’ai pour cela enregistré les gestes quotidiens et répétitifs effectués par les salariés sur la chaine de l’abattoir.

            Le geste d’usage, celui de l’homo faber, est avant tout une technique du corps, apprise et transmise. Le corps du travailleur qui découpe, transforme, est également travaillé par le geste qu’il accomplit. L’activité de travail est ainsi une interrelation du corps avec le monde et les choses qui le composent. Le geste, intermédiaire entre soi et le monde, est d’une certaine manière, ce qui nous fait « être au monde ».

            Saisir un geste dans la soudaineté de son apparition avec la technique du collodion humide relève d’une véritable gageure. Le procédé est le plus lent et contraignant qui soit, le résultat final hasardeux et incertain. C’est donc en studio et sous des lumières artificielles que j’ai demandé aux salariés de l’entreprise de poser, en rejouant un geste de travail devenu inconscient et automatique. Aidé de nombreuses attelles soutenant bras, jambes, dos, tête….chacun devait également conserver une immobilité parfaite. Le temps d’exposition de 40 à 50 secondes ne souffrait pas le moindre souffle.          

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Centre d'art L'Aparté, Iffendic, 2013.

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